Kampot est une ville du Sud qui ne se situe pas exactement au bord de la mer mais à une dizaine de kilomètres, de part et d’autre de la rivière. Une ville plutôt calme, fréquentée par beaucoup d’étrangers, très cosmopolite, mais qui ne m’a pas semblé d’un grand intérêt.

Par contre, à proximité se trouve le Bokor national Park. A environ 800 mètres d’altitude et une trentaine de kilomètres de Kampot.
Pour s’y rendre on peut essayer de prendre un taxi mais je n’en ai pas trouvé ou louer un scooter. Finalement après en avoir discuté avec le réceptionniste de l’hôtel, j’ai opté pour le Rickshaw, ce véhicule triporteur style Vespa qui ne semble pourtant pas être le véhicule idéal pour emprunter une route de montagne. Mais le conducteur m’a assuré que ça irait si j’étais seul.
Je ne regrette pas ce choix même s’il m’aurait été agréable de faire cette route en moto. C’est une route qui est dans un état quasi impeccable, sinueuse mais large.

Faire les 30 km en Rickshaw a été une expérience très intéressante. La montée à 15 km/heure ça peut paraître long mais le conducteur était vraiment très très sympathique. Il s’est arrêté pour acheter un régime de bananes pour les singes. Effectivement il y a eu plusieurs tribus de singes sur le chemin et chaque fois mon conducteur s’est arrêté pour que je puisse leur donner des bananes et les prendre en photo.

Ces singes se déplacent en tribu donc on en voit tout d’un coup arriver une vingtaine, des gros mâles, les femelles avec les bébés puis pendant plusieurs kilomètres plus un seul et tout d’un coup au détour d’un virage à nouveau une troupe de 15 à 20 singes.
Il faut être assez prudent en conduisant parce que certains sont tranquillement au milieu de la route et même s’ils s’écartent quand un véhicule arrive, à la sortie d’un virage ça peut surprendre.

Après la zone des singes on finit par arriver sur un plateau et là c’est la surprise : j’ai bien écrit en début d’article que nous sommes dans le parc national, zone normalement protégée, mais à 800 m d’altitude en haut du parc des promoteurs apparemment chinois sont en train de construire une véritable ville de pavillons et d’immeubles. J’ai d’abord cru que c’était un chantier à l’abandon puis j’ai vu des ouvriers qui travaillaient à la finition de certains pavillons. Cela semble être un projet gigantesque mais je ne sais pas bien qui en est le public cible.
Il est certain qu’à cette altitude il fait moins chaud qu’en bas et que ça peut être un endroit agréable. De là à construire autant de logements !!

En continuant à avancer vers le sommet on arrive à un endroit où il y a des lieux de culte assez anciens qui sont exploités puisqu’un nouveau temple est en construction, mais aussi un immense hôtel apparemment en activité qui est vraiment très moche. Et là encore tout près de cet hôtel tout le long de la route des centaines de logements sont en construction.

Mon chauffeur-guide a continué la route jusqu’au casino, un grand bâtiment complètement fermé à côté duquel se trouve une résidence royale. Là encore c’est un site étonnant. Le bâtiment du casino est très grand, entouré de jardins superbes puisque surplombant complètement la plaine et la mer. De là-haut on a une vue magnifique. Je ne sais pas pour quelle raison le casino est fermé, mais on peut supposer qu’il n’est pas fermé définitivement puisqu’il y a sur place un garde très attentif à ce que rien ne soit dégradé. En faisant le tour du casino je suis légèrement sorti du chemin pavé pour prendre une photo avec un meilleur angle depuis la pelouse. J’ai été immédiatement rappelé à l’ordre : On ne marche pas sur la pelouse qui est d’ailleurs parfaitement entretenue et tondue.

Très étonnant également la résidence royale d’une part parce qu’il s’agit d’un bâtiment très modeste, d’autre part parce qu’il y a une ancienne résidence complètement à l’abandon à droite de la route et une résidence plus récente à gauche de la route mais de la même taille. Celle-ci d’après mon chauffeur est toujours utilisée. Rien à voir au niveau de la taille et du luxe avec les résidences officielles du président de la république en France qui pourtant n’est pas censé être un roi.

La route se termine à la résidence du roi et il faut redescendre par le même chemin. Il y a des promenades à faire dans ce parc national notamment pour aller jusqu’à des « water fall », des cascades mais ce jour là suite à ma grande marche de la veille avec la valise j’avais une ampoule au pied qui ne me permettait pas d’y aller.

Un site très intéressant et j’ai beaucoup aimé le contact avec ce chauffeur de taxi très agréable et très prévenant qui s’est excusé à plusieurs reprises de ne pas parler correctement anglais mais avec lequel nous avons réussi à nous comprendre.

Très sympa aussi la rencontre avec ce groupe étonnant composé de jeunes moines et de toutes jeunes filles qui ont tenu à ce qu’on fasse un selfie.

Retour à Kampot dans l’après-midi pour un agréable repas au bord de la rivière et une nouvelle anecdote dépaysante : en retournant à pied vers mon hôtel je suis étonné de constater que la rue de l’hôtel ainsi que la rue adjacente sont fermées à la circulation de façon très rudimentaire avec un simple fil rouge en travers de la rue qu’on voit à peine.

À chaque entrée de la rue il y a un garde et en approchant de l’hôtel je constate que devant un bâtiment il y a plusieurs gardes. Je m’approche pour regarder mais ils m’interpellent immédiatement. Le bâtiment qu’ils gardent est un établissement d’enseignement secondaire. Les gardes sont fermes et m’interdisent d’approcher mais ne savent pas m’expliquer pourquoi ; ils parlent à peine anglais. J’ai pensé que peut-être il y avait ce jour-là la visite dans cet établissement d’un officiel, un ministre ou une autre notoriété.
La réceptionniste de l’hôtel me donne l’explication plutôt surprenante : tout simplement c’est jour d’examen aujourd’hui donc l’établissement et le quartier sont bouclés !!

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